lundi 14 novembre 2016

Mon cerveau et moi...

Je ne suis pas idiote mais, y a des fois, il faudrait que je me le tatoue pour y croire. Je suis narcoleptique et avec le bonheur de dormir sans m'en rendre compte, j'ai aussi quelques symptômes associés. Ici un lien qui détaille la majorité de ce que je vis quotidiennement.

Je n'ai jamais bégayer et pourtant je butte sur les mots, je me trompe sans me rendre compte et si le stress s'en mêle, pfiou mon corps dit stop. Je perds connaissance ou j'en suis à la limite. J'ai des accès de sommeil terribles. Parfois, je suis en train de rédiger un email et je me réveil 10 minutes plus tard ou plus, parfois c'est moins. Je dors très bien la nuit. Je m'endors en un éclair. Le réveil est difficile peu importe le nombre d'heures que je dors. On m'avait dit qu'un amaigrissement aiderait pour la fertilité et pour le sommeil. La fertilité revient et je suis moins "malade" c'est vrai mais depuis quelques temps, je me sens replonger. C'est si angoissant...
Je sens bien que je n'ai pas "toute ma tête". 
Je sens bien le regard des gens sur moi, au travail, notamment. Où je passe pour celle qui n'a pas de tête, qui n'est attentive, qui est dans la lune... Et si, au début, les gens le prennent avec sourire, ça devient vite pesant pour eux. J'en ai conscience ! 
Et cette situation est encore plus angoissante pour moi. C'est terrible.

J'ai l'impression que personne ne peut comprendre. 
J'ai l'impression que l'on prend plutôt ça pour un manque de volonté ou même parfois pour de la bêtise pure et simple.
Je sais bien que je ne suis pas idiote, je le sais mais, souvent, je me sens bête. 
Et j'en pleure. Je suis au bureau et depuis plus de deux heures, je suis inconsolable tout ça parce que j'ai confondu sans m'en rendre compte deux références d'articles dans une commande. Ça a été vu à temps par ma collègue, j'ai modifié et basta, sauf que je ne peux pas m'empêcher de me maudir. Depuis quelques jours, je travaille sur moi, sur ma concentration, pour ne pas faire d'erreur. Et là, je le prends en pleine face.

C'est tellement dur de vivre avec une maladie totalement invisible et méconnue. Non, je ne suis pas "fatiguée de naissance" ou "fatiguée à rien faire". Je suis quelqu'un de dynamique, de souriant, d'amical mais, je n'en peux plus, je suis épuisée moralement d'être seule dans ce cas, de voir ces regards "mais oui c'est ça" quand je dis que je fais de mon mieux. 

J'essaie de me détendre mais, je suis encore en CDD, je me donne pour ce boulot et je n'ai aucune idée de l'issue de ce contrat. On me dit "mais siiiii ton CDI tu vas l'avoir" sauf que bon... Moi tant que je n'ai pas signé, hein, je ne serai pas soulagée. Ajoutez donc à cette incertitude beaucoup d'heures de travail, un mariage à préparer et un bébé qui n'arrive toujours pas, je m'étonne parfois d'être encore debout.

Je ne suis pas Wonder Woman, je me le fais croire mais là, je ne sais pas si mes hormones parlent ou non mais, j'en ai assez de passer pour celle qui ne fait pas assez d'effort pour être attentive et celle qui ne sait pas faire d'enfant...

J'ai trouvé ça sur Instagram ce matin, c'est tellement vrai. A tout ça, ajoutez donc tout le pack "symptômes de narcolepsie" et vous comprendrez qu'aujourd'hui, je n'ai ni appêtit, ni sourire, et que je ne fasse que pleurer...

Sephora Jones







Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire